La filière vanille de Madagascar au plus mal

La filière vanille de Madagascar au plus mal

Le déroulement des événements a été bien différent de ce qui était prévu. Madagascar avait élaboré un plan pour éviter un effondrement soudain du marché de la vanille en instaurant un prix minimum de 250 dollars/kg (228 euros/kg) depuis trois ans. Malheureusement, cette approche a atteint une impasse. Les champs des cultivateurs et les entrepôts des exportateurs de la région de Sava, située dans le nord-est de l’île, se retrouvent maintenant avec des centaines de tonnes de gousses invendues. Confronté à cet échec, Andry Rajoelina a annoncé, le jeudi 13 avril, la voie de la “libéralisation” des exportations. Cette décision, demandée par les acteurs de l’industrie, vise à apaiser les tensions qui s’intensifient dans la région depuis plusieurs mois.

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Etat des lieux

Aucune information n’a été divulguée concernant les mesures envisagées pour éviter une liquidation massive et une chute incontrôlée des prix suite à cette décision de libéraliser les exportations. Des négociations intenses ont eu lieux avec des représentants américains et européens qui constituent les premiers importateurs principaux du pays et qui se trouvent en position de force face à un gouvernement qui n’a jamais accepté leur ultimatum. Une réunion a été programmée au palais d’Ambohitsorohitra, convoquée par le chef de l’État, et toutes les parties concernées y seront présentes.

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À moins de quelques mois de l’élection présidentielle prévue en novembre, l’enjeu va au-delà du sort de la région de Sava, dont les habitants n’avaient pas soutenu Andry Rajoelina en 2018. La politique de régulation des prix mise en place au début de la pandémie de 2019 a non seulement plongé la région la plus prospère du pays dans la crise, mais a également aggravé les déséquilibres financiers et monétaires de l’économie malgache en épuisant l’une des principales sources de devises étrangères. Suivez l’évolution de cette situation sur le site https://www.vanille-de-madagascar.com/.

La situation budgétaire préoccupante

La situation budgétaire de Madagascar est préoccupante, alors que la vanille, dont le pays est le principal producteur mondial avec 80 % du marché, représente un quart des recettes d’exportation et une source de revenus importante pour l’État. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) se sont inquiétés en mars de la réforme récente du secteur de la vanille, qui a entraîné une diminution significative des entrées de devises et devrait être revue. La valeur de l’ariary a chuté de 25 % par rapport au dollar, ce qui a entraîné une augmentation des prix des produits importés, notamment le riz, que le gouvernement subventionne pour atténuer la crise sociale.

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Dans ce contexte, un soutien financier de 100 millions de dollars (91,2 millions d’euros) de la Banque mondiale était en cours de négociation en tant qu’aide budgétaire. Cela est considéré comme une bouée de sauvetage essentielle pour permettre à l’État de respecter ses engagements, notamment le paiement des fonctionnaires.
Actuellement, la Banque mondiale est la seule institution prête à apporter un soutien financier direct au budget de l’État, en raison des détournements observés dans l’utilisation des aides accordées pendant la pandémie.

Est-ce que Madagascar possède encore les capacités de négocier une issue à la crise ?

La capacité de Madagascar à trouver une issue à la crise est remise en question. Selon Laurent Bourgois, présidentd’Eurovanille et membre de l’Initiative pour une vanille soutenable, qui représente 70 % des importateurs, les Malgaches ont contribué à leur propre malheur, mais personne ne souhaite voir le marché s’effondrer. Lorsque les prix sont trop bas, les cultivateurs abandonnent leurs champs, ce qui entraîne une baisse de la production et une hausse ultérieure des prix. Selon lui, le prix garanti doit être suffisant pour permettre aux cultivateurs de subvenir à leurs besoins. Cette proposition pourrait-elle servir de base à un compromis qui a été discuté à Antananarivo le 24 avril ? Quoi qu’il en soit, pour le président et futur candidat, il est impératif de trouver rapidement une solution concrète.

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